Madeleine et les plantes grimpantes
May Angeli
Je prends des raccourcis,
je m’aventure dans des ruelles
dont les noms évoquent des
activités animales ou humaines
disparues … Rue des Taillandiers,
rue du Pas-de-la-Mule, rue du Feu,
rue des Cascades, un autrefois
campagnard, des sources,
des cascades, des chemins
de traverse.
Je les parcours aujourd’hui, elles
sont submergées de matériaux
divers, de crépis décrépis,
de signaux sur pied ou suspendus
et seules les plantes font de
la résistance.
Une nouvelle, 60 planches de dessins, un petit herbier et une préface de Yaël Haddad.
May Angeli a dessiné – au crayon et sur le vif – les plantes grimpantes présentées dans ce livre, entre Paris et la Tunisie. Son texte nous parle d’amitié, d’ouverture et de tolérance.
Quelques-unes sont originaires de nos contrées, mais la plupart d’entre elles nous viennent des forêts tropicales. Rampant dans leur ombre, elles montent à l’assaut des grands arbres à la rencontre du soleil.
Elles sont arrivées jusqu’à nous grâce aux oiseaux passeurs de graines et dans les cales des navires lors des expéditions des grands navigateurs partis à la découverte du monde et de ses richesses. Comme les hommes migrants, ces plantes vont s’adapter à d’autres climats, au froid hivernal et aux chaleurs sèches de l’été.
Domestiquées ou sauvages, profitant de notre inattention elles s’installent et nous rappellent que la terre appartient aux vivants.